Nous continuons ici notre voyage aux sources du café à travers son économie.
La consommation mondiale de café a doublé en 20 ans.
Celle des européens se maintient mais dans les pays émergeant on en boit de plus en plus.
L’économie du café se porte bien et la tendance se confirme pour la saison 2017-2018. Le ministère américain de l’Agriculture, l’USDA prévoit un nouveau record. Ce pic historique risque d’entraîner avec lui une forte hausse des cours de l’Arabica et du Robusta.
Quelle est aujourd’hui la production mondiale de café? Est-il possible d’augmenter les quantités produite pour satisfaire la demande croissante? Personne n’aimerait se retrouver dans la même situation que pendant la crise des années 90.
Au niveau de la torréfaction, 50 % du café vendu dans le monde passe par quatre géants de l’agroalimentaire. Pourtant on voit émerger quelques filières de commerce équitable et de café biologique qui valorisent la qualité de leur produit et la rémunération des petits producteurs.
Quelle est la production mondiale de café?
C’est la deuxième matière première en valeur après le pétrole et première matière agricole échangée dans le monde. Il demeure donc un enjeu économique et social important pour les pays producteurs et pour tous les acteurs de la filière.
En 2020, la production mondiale de café fait vivre 20 millions de personnes alors que son importation, sa transformation et sa distribution emploient plus de 110 millions d’hommes et de femmes.
Cours du café
Depuis la suppression des quotas en 1989, les prix café sont devenus très instables. Outre la demande qui augmente sans cesse, ces fluctuations sont dues à de nombreux facteurs environnementaux, politiques ou spéculatifs.
Ce sont les marchés boursiers des pays du nord qui gèrent le cours du café. L’arabica est coté à New-York sous forme de contrats à terme sur l’ICE Futures US (Intercontinental Exchange, ex-NYBOT). Le robusta cote quant à lui sur le LIFFE de Londres (London International Financial Futures and options Exchange). 60% du marché est constitué des échanges de café Arabica (dont 1 tiers vient du Brésil), alors que le reste est constitué de Robusta.
La crise des années 1990
Dans les années 90, le marché du Brésil est en très forte expansion. En parallèle, un nouvel acteur, le Vietnam arrive sur le marché. Pourtant la consommation au Québec et en France est stable. Cette situation a généré une offre supérieure à la demande ce qui a entraîné une baisse de 50% du prix et une crise de l’industrie du café.
Cette période sombre a causé des millions de pertes d’emploi et de faillites partout dans le monde. Ce sont des pays africains comme l’Éthiopie, le Kenya ou le Burundi qui ont le plus soufferts de cette crise car leur économie était fortement dépendante du caféier.
La demande en café biologique
Les producteurs de café bio sont plus soucieux de l’environnement. Ils garantissent un produit cultivé sans pesticide, sans engrais chimiques, sans pesticides et sans organismes génétiquement modifiés (OGM).
Les petits producteurs de café biologique sont regroupés dans des coopératives qui favorisent les méthodes de travail plus traditionnelles tels que la rotation des cultures, le compostage et le travail du sol.
Cela a pour effet d’obtenir une plus grande durabilité de la bonne condition des sols ainsi qu’une résistance plus accrue des caféiers aux parasites et aux maladies.
Pour obtenir et conserver la certification bio AB, il faut respecter des contrôles qualités sévères sur toute la chaîne de distribution. Tous les acteurs de la filière doivent être capables de répondre au même niveau de transparence et de traçabilité.
A Montréal, quelques torréfacteurs se sont spécialisés dans ces produits de grandes entreprises, comme Keurig et Van Houtte en proposent.
Culture responsable et commerce équitable du café
Payer son p’tit noir un juste prix est une question de justice.
Le commerce équitable est un système d’échange dont l’objectif est de parvenir à une meilleure égalité dans le commerce conventionnel.
C’est un outil de lutte contre la misère des producteurs dans les pays du sud qui reçoivent un juste prix pour leur café.
Le café équitable qu’on peut reconnaître avec le logo Transfair Canada, est entré au Canada en 1998. C’est le produit équitable le plus consommé au Québec.
En France, on reconnaît les cafés issus du commerce équitable grâce aux labels Fairtrade Max Havelaar, Ecocert Equitable ou Symbole des Producteurs Paysans.
De la même manière que pour le Bio, les certifications équitables reposent sur des cahiers des charges et des organismes de contrôle indépendants qui vérifient sur le terrain l’application des règles.
Le café subit-il les impacts du changement climatique?
Au Mexique plus de la moitié de la production de café a disparu en 5 ans et avec elle beaucoup de petites exploitations.
C’est la seule richesse pour de nombreuses région et elle est menacée de disparition par le changement climatique. Depuis 2 ans, même les plants situés en haute altitude (Vera Cruz à 1200m d’Altitude) sont attaqués par la maladie de la rouille. Les feuilles des caféiers tombent et le plant se dessèche.
C’est une course contre la montre qui est engagée pour tenter de limiter les impacts du changement climatique sur le café.
De nouveaux arbustes à café plus résistants à la rouille sont plantés. Ce sont des plants hybrides qui viennent par exemple de laboratoires français basés en Provence.
Le changement de climat bouleverse les plantations et les producteurs sont obligé de s’adapter.