Le café subit-il les impacts du changement climatique?

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Le changement climatique met en péril la production mondiale de café. Il pourrait devenir un produit rare.

L’économie du café pourrait connaitre un désastre si rien n’est fait. Les décisions qui sont prises aujourd’hui auront un impact majeur dans les décennies à venir.

 

Une pénurie annoncée pour le café vert?

La production mondiale pourrait chuter de moitié d’ici à 2050.

Pour satisfaire la demande toujours croissante des pays du Nord et de la Chine, on estime qu’il faudrait augmenter la production de 30%. C’est autant que le plus gros producteur mondial, le Brésil.

 

Augmentation des températures et déforestation

Le plus gros danger pour l’avenir des plantations reste le réchauffement climatique et la déforestation. L’arabica, pousse entre 19 et 25 °C, et le robusta entre 22 et 26 °C.
L’augmentation des températures et la sécheresse menacent de détruire un quart de la production mondiale. Certains pays en Afrique déplacent déja les caféiers en altitude dans les zones montagneuses. Ce sera beaucoup plus difficile au Brésil qui est plutôt un pays de plaines.

Selon les scientifiques, il faudrait faire grimper les caféiers de 32 mètres tous les ans!

Cela fait déja plusieurs années que la sécheresse touche gravement le Brésil. 2017 est la pire année depuis un siècle. Les usines de torrefaction de Robusta tournent au ralenti et certains producteurs doivent diversifier leurs activités ou mettre la clé sous la porte. Certains préfèrent déménager dans la région de l’Amazonie où il pleut plus.

En outre, le réchauffement climatique et la déforestation augmentent également la propagation d’un champignon qui fait des ravages, le Hemileia vastatrix ou « rouille du café ». L’épidémie a commencée en Amérique centrale, en Colombie en 2011 et s’est encuite propagée au Honduras, au Costa Rica et au Guatemala. C’est aujourd’hui le Mexique qui subit de très lourdes pertes. La situation est si préoccupante que les présidents du Costa Rica et du Guatemala ont tiré la sonnette d’alarme lors du forum de Davos. Au Guatemala, on estime que un million d’emplois vont disparaître à cause de la maladie.

Pour sauver le café d’autres pistes sont étudiées. Les scientifiques tentent de rendre les caféiers plus résistants aux températures et au manque d’eau. Dans 50 ans nous boirons peut-etre du café OGM?

 

Les arbres protègent les caféiers des changements climatiques

Combiner la conservation de la biodiversité et la rentabilité économique des producteurs

Depuis cinquante ans, la modernisation agro-industrielle a subit de fortes transformations et concentrations. Les plantations familiales qui se faisaient en forêt ont été remplacé par des fermes industrielles de type monoculture et en plein soleil.

Pour éviter la pénurie annoncée, une autre piste est donc de faire pousser les pieds de manière rustique, sous ombrage et sur des sols riches et fertiles comme cela se faisait il y a un demi-siècle.

En forêt, la température et l’hydrométrie son plus stables et moins sujets aux changements climatiques. Les effets du vent se font également moins sentir.

Ces systèmes de culture traditionnels sont très dévelopés dans les petites exploitations au Honduras, au Salvador, au Guatemala et au Nicaragua. Ce type de production peut également être jumelé à d’autres comme la production de bois d’oeuvre ou de fruits.

 

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Faut-il craindre une pénurie de café (radio-canada)