L’histoire du café de l’Afrique au siècle des lumières

Des esclaves brésiliens portent des sac de café

Saviez-vous que l’histoire du café a débuté sur les hauts plateaux d’Éthiopie?

Pendant plusieurs siècles, l’industrie du café était contrôlée en Éthiopie et au Yémen par les Arabes. Avant de les exporter en Europe, les sultans faisaient ébouillanter tous les grains de cafés pour éviter qu’ils germent.
Ils conserveront ce monopole jusqu’au XVIIème siècle!
A partir de cette date, les Européens commencent à le cultiver dans leurs lointaines colonies. La production mondiale du café commence!

 

L’odyssée en Afrique

Les turcs découvrent le café lors de la conquête ottomane de l’Égypte en 1517 par Sultum Sélim. Les Turcs y trouvèrent son usage établi depuis longtemps, sans doute grâce au voisinage des Arabes qui le connaissaient, dit-il, depuis plus de sept cents ans.

A partir de la ville d’Aden, l’usage de la fève d’Yémen s’étend de la Mecque, jusqu’au Caire, à Damas et Alep. Vers 1550, le nouveau breuvage est servi par des colporteurs qui proposent du café aux passants à Constantinople puis en Grèce. La plupart des grandes villes de l’époque possèdent de luxueuses maisons de café. Au Caire, en vingt ans, 2,000 boutiques, les Cahué-Kuné, se consacrent à sa vente.

 

Le café débarque en plein siècle des lumières

L’usage du café était inconnu en Europe avant le seizième siècle. Des marchands néerlandais et vénitiens l’apportèrent par contrebande en Italie en 1583. Les Arabes garde de le monopole de la production mondiale et interdisent l’exportation des arbustes jusqu’au début du XVIIe siècle. Aucun grain ne quitte le Moyen Orient sans être torréfié.

C’est à l’ambassadeur de Venise à Istanbul, Gian Francesco Morosini, que l’on doit, en 1585, le tout premier rapport sur la consommation du cahoûeh.

« Les Turcs ont l’habitude de boire dans les lieux publics et même dans la rue un liquide noirâtre, brûlant, extrait d’une plante qu’ils appellent cafetier et qui a la propriété de tenir longtemps éveillé ».

De là, il passa en Allemagne puis en Angleterre en 1644. L’établissement le plus ancien où l’on préparait le café, à Londres, date de 1652.
Son succès est fulgurant. En 1675, suite à des manifestations populaires, Charles II, fait fermer 3,000 salles de café. La réaction de la population masculine ne se fait pas attendre et le tollé que provoquent ces fermetures oblige Charles II à renverser sa décision.

Dans la France de Louis XVIII, Petro delia Valle rapporte le breuvage à Marseille, en 1654.
En 1669, un arménien du nom de Paskal, en vend à la foire de Saint-Germain puis dans deux boutiques. Ces endroits sont principalement fréquentés par des acteurs et des beaux-esprits.
Le nombre de salles de cafés augmenta ensuite très rapidement. Ils étaient fréquentés par des joueurs d’échecs des hommes de lettres et par les grands seigneurs de l’époque.

 

Le premier caféier qui peupla les Amériques

Voici la fabuleuse histoire du caféier légendaire dont sont venues toutes les plantations d’Amérique du Sud et des Antilles.

 

Un caféier au jardin de Versailles

En 1714, le maire d’Amsterdam, envoie au roi de France Louis XIV un caféier, qui est planté au château de Marly.

L’Académie des Sciences décrit l’arbrisseau, sous le nom de Jasmin d’Arabie aux feuilles de Laurier. La semence est connue en France sous le nom de Café. L’arbuste produit des pousses qui sont transférées au Jardin du Roi à Versailles.

Jusqu’à présent, tout le café consommé en Europe était importé d’Arabie et des autres pays orientaux. On projette alors d’introduire quelques pieds dans les lointaines colonies.

Il revint à un jeune Capitaine de Dieppe, Des Clieux, de doter les colonies de cette nouvelle source de richesses. Il partit de la ville Nantes pour la Martinique, en 1723. Les trois pieds de caféier proviennent du Jardin du Roi, alors dirigé par Antoine de Jussieu.

Deux pieds périrent pendant la traversée. C’était le triste début d’une série d’épreuves mais la persévérance du capitaine devait en triompher.

 

Voyage du pied de café jusqu’en Martinique

Garni de sa terre natale, le précieux arbuste fut placé dans une caisse de bois. Celle-ci est isolée du froid et recouverte par une coque de verre pour qu’il puisse effectuer sa photosynthèse.
On avait aménagé dans cette caisse, un compartiment étanche où on pouvait placer des sources de chaleur pour les jours froids de la traversée.

On indique au Capitaine que la plante devait être abondamment arrosée tous les jours. Il jura sur son honneur que “plutôt que d’y manquer, il préférerait mourir de soif”.

En approchant de l’archipel de Madère, le navire eut à soutenir la canonnade d’un pirate de Tunis. Mais Des Clieux était homme à vendre chèrement sa vie. Au moment où le commandant pirate se présenta à bord du navire français, le capitaine lui abattit la tête d’un coup de hache. Le caféier fut sauvé!

Un nouveau péril attendait le navire, quelques centaines de lieues avant d’arriver à la Martinique.
Au milieu d’une épouvantable tempête, le bateau s’échoua contre un récif et une voie d’eau se déclara. Pour alléger le poids du chargement, l’équipage jeta une partie du lest à la mer ainsi que quelques barils d’eau.

Quand le calme fut rétabli, on répara le vaisseau ; mais on ne ressentit plus la moindre brise. La chaleur devint accablante.

La provision d’eau touchait à sa fin. Le dernier caféier encore vivant se flétrissait malgré le sacrifice du capitaine, qui se privait de sa ration quotidienne en faveur de l’arbrisseau. Encore quinze jours d’angoisses, et lorsqu’il jeta l’ancre dans le port de Saint-Pierre, il ne restait plus une goutte d’eau à bord du navire. Mais la précieuse plante était sauvée.

A peine débarqué à la Martinique, il plantait l’arbuste.

 

C’est de ce caféier légendaire que sont venues toutes les plantations des Antilles et de l’Amérique du Sud!

 

Au siècle suivant, cette région fournit déjà plus des deux tiers de la production totale du globe, qu’on estimait en moyenne à 345 milles tonnes.

 

Plus d’infos ici: https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_caf%C3%A9iculture